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L’hôpital
universitaire
Ibn
Sina
de
Mossoul,
frappé
par
des
bombardements
et
des
tirs
d’artillerie
en
2017
Irak

Presque tout avait brûlé, et le peu qui n’avait pas été réduit en cendres était détruit.

Dr Faiz Ibrahim Al-Hamdani,
Directeur de l'Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul
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Quand nous sommes arrivés ici, nous n’avons trouvé que ruines et désolation. Il n’y avait rien que nous puissions utiliser dans ce tas de débris.

Dre Shatha Mahmood,
Aide-pharmacienne en chef, Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul

35%

des blessés étaient des enfants

Dans les dernières phases de la bataille de Mossoul en 2017, près de la moitié des patients admis à l’hôpital souffraient de blessures par arme, et plus d’un tiers d’entre eux étaient des enfants.

  • 2 800

    à 100 lits

    Avant la bataille de 2016, on dénombrait près de 2800 lits d’hôpital à Mossoul ; immédiatement après, il n’en restait plus que 100. Près de six ans plus tard, Mossoul ne dispose toujours que de 1200 lits, alors que la population de la ville a augmenté de 400 000 personnes.

  • 3 000

    patients par jour

    En 2016, quelques 800 à 900 patients étaient orientés vers l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul chaque jour. Ce nombre est passé à 3000 aujourd’hui, alors même que l’hôpital a perdu 90% de sa capacité.

L’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul, dans le nord de l’Irak, était dès 1985 le principal prestataire de soins de santé de la ville et un centre régional majeur pour la recherche et l’enseignement médicaux. Moderne et bien équipé, cet hôpital public de huit étages était un véritable dédale de salles d’opération, d’unités de soins, de laboratoires et de pharmacies toujours en effervescence. Il proposait une gamme complète de soins de qualité, gratuits ou d’un coût abordable, à un million d’habitants de la deuxième ville du pays, de sa périphérie et du reste de la province de Ninive.

Les services médicaux essentiels comprenaient les urgences, les soins pédiatriques, maternels et néonatals ainsi que les services de cardiologie et de neurochirurgie. On trouvait également une banque du sang, une unité spécialisée dans les lésions de la moelle épinière et des logements pour le personnel sur le campus.

Lorsque la bataille de Mossoul a éclaté en octobre 2016, le personnel a quitté l’hôpital aussitôt le dernier patient évacué. Les combats ont fait rage jusqu’en juillet 2017, quand les forces armées irakiennes et leurs alliés internationaux sont parvenus à reprendre la ville aux combattants de l’État islamique.

Pendant la bataille – une campagne brutale de guerre urbaine –, les civils se sont retrouvés pris au piège entre combats de porte à porte, tirs de snipers, attentats à la voiture piégée, mines, bombardements d’artillerie et frappes aériennes. Une grande partie de Mossoul a été réduite à l’état de ruines, dans ce qui s’avérerait l’un des plus importants sièges urbains depuis la Seconde Guerre mondiale. Au cours de ces neuf mois d’affrontements violents, près d’un million d’habitants ont fui la ville, mais la moitié environ de la population y est restée. Dans les dernières phases de la bataille, près de la moitié des patients admis à l’hôpital souffraient de blessures par arme, et un tiers d’entre eux étaient des enfants.

Quand l’infrastructure est détruite, on ne peut pas dispenser les soins médicaux dans la rue.

Dr Faiz Ibrahim Al-Hamdani,
Directeur, Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul

Bombardement de l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul

940 000

personnes déplacées

Plus de la moitié des 1,4 million d’habitants de la ville ont fui pendant la bataille de Mossoul. On estime qu’entre 9000 et 11 000 civils ont été tués et 138 000 maisons détruites ou endommagées, dont 53 000 rien qu’à Mossoul-Ouest.

Malgré toutes les destructions, il restait une lueur d’espoir.

Safwan Salem Mohammad,
Artisan responsable, Service d’ingénierie et de maintenance, Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul

Les structures de santé sont protégées en vertu des Conventions de Genève mais, l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul étant situé à seulement un kilomètre de la ligne de front, il a été pris entre deux feux et a fini par être si gravement endommagé que les services de santé ont dû être complètement interrompus.

Des médecins et autres personnels de santé ont pris d’énormes risques en pénétrant dans l’hôpital bombardé et pillé pour récupérer le matériel qui pouvait être sauvé, avant de rapidement recommencer à travailler dans différents lieux de la ville. La capacité à fournir des services a cependant chuté de 90% et, près de six ans après, l’hôpital n’a toujours pas été reconstruit, ce qui limite fortement l’accès de centaines de milliers d’enfants et d’adultes aux soins de santé de base ou aux traitements pour les maladies chroniques.

Même des mois après la fin des combats, les équipes chirurgicales continuaient de recevoir des civils grièvement blessés par des munitions non explosées ou par les pièges qui avaient été disséminés un peu partout en ville. Avant la guerre, l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul accueillait jusqu’à 21 000 patients par mois pour toutes sortes d’opérations et de traitements, et ses 600 lits étaient souvent tous occupés. Aujourd’hui, sur le principal site où il a été temporairement réinstallé, il ne compte plus que 260 lits, entassés dans une structure initialement construite pour 100 lits, et il ne peut offrir qu’un service très réduit.

La destruction de l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul symbolise l’effondrement du système de santé causé par la guerre. Ses répercussions sont vastes et durables : en raison de la pression accrue qui s’exerce sur les structures de santé encore ouvertes, les personnes souffrent plus longtemps avant de pouvoir être soignées ou opérées, tandis que les maladies chroniques s’aggravent avec le temps. C’est pourquoi la reconstruction et la réouverture de l'hôpital universitaire de Mossoul Ibn Sina - un projet de 230 millions de dollars qui devrait être achevé en 2027 - est une question de vie ou de mort.

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Ce qui manque aujourd’hui, c’est un engagement concret de la communauté internationale ou du gouvernement à soutenir le secteur de la santé à Mossoul.

Dr Faiz Ibrahim Al-Hamdani,
Directeur, Hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul

Quand une ville densément peuplée subit bombardements et tirs d’artillerie, des établissements de santé, tels que l’hôpital universitaire Ibn Sina de Mossoul, peuvent être détruits précisément au moment où les gens en ont le plus besoin – avec à la clé des décès, des handicaps et des maladies qui auraient pu être évités.

Trop souvent mises sur le compte des « dommages collatéraux », les attaques contre les structures médicales et le personnel de santé sont presque toujours contraires au droit international humanitaire, entravent la fourniture des services essentiels aux communautés et favorisent la propagation des maladies infectieuses, mettant encore plus de vies en danger. Les perturbations sont parfois si importantes que l’ensemble du système de santé s’effondre.

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