Ce projet est l’un des plus intéressants, mais aussi des plus complexes sur lesquels Sara, Mike et Muyassar aient travaillé. Pour prendre des dizaines de milliers de photos d’une structure d’une telle taille et faire voler un drone au-dessus d’un emplacement aussi sensible, ils ont dû négocier et se coordonner avec plusieurs entités gouvernementales, les personnes responsables des lieux et le personnel de l’hôpital. L’équipe ne disposait que d’un laps de temps très court, pendant le mois le plus chaud de l’année, pour faire les prises de vues en utilisant une technique novatrice qu’aucun d’entre eux ne connaissait auparavant.

Mike s’est concentré sur la maîtrise de la photogrammétrie, Muyassar s’est occupé des autorisations et a enregistré la visite vidéo de l’hôpital, tandis que Sara s’est chargée d’interviewer le personnel de l’hôpital, d’anticiper les risques et les problèmes potentiels dans le cadre du projet et d’y remédier.

Hisham a vécu presque toute sa vie à Gaza. Profondément ému par ses entretiens avec Imad et Feryal, qui ont tout perdu en l’espace d’un instant, il espère que l’expérience immersive proposée aidera le public à prendre la pleine mesure des effets dévastateurs des conflits armés sur la vie des civils.

Entre la difficulté à appliquer les nouvelles techniques de photogrammétrie à un bâtiment gravement endommagé et les défis quotidiens posés par les changements de météo et de lumière, Ahmed décrit cette production comme la plus exigeante de sa carrière. Il est toutefois heureux d’avoir pu contribuer à raconter l’histoire de sa communauté, celle des habitants de Gaza.

Le souk était déjà l’un des endroits préférés d’Ammar à Alep, et il s’y est encore plus attaché pendant qu’il travaillait à ce projet. En passant du temps dans le vieux marché et en discutant avec les commerçants, Ammar est devenu proche des personnes qui y travaillent et qui vivent dans le quartier. Elles lui ont raconté leurs souvenirs d’enfance dans les ruelles pluriséculaires du souk et lui ont décrit les derniers moments qu’elles y ont passés avant de devoir tout abandonner derrière elles.

Ammar dit avoir été impressionné par la force morale et la résilience se dégageant des personnes qu’il a rencontrées lors des interviews et des prises de vues. Le projet lui a appris à apprécier les petites choses, même quand tout le reste part à vau-l’eau.